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C’est leur projet
mercredi 3 novembre 2021
De grands projets structurants ont dû dernièrement revoir leur calendrier : après les mésaventures de Métronome, c’est au tour de la Vigilance V6 reportée à... l’automne 2022 ! D’autres projets tout aussi importants présentent des fragilités certaines, et il est parfois légitime de se demander si, quand, comment ou dans quel état ils aboutiront.
S’agissant d’outils sur lesquels était censé s’appuyer la nouvelle organisation opérationnelle, il y a de quoi s’inquiéter pour la suite. D’autant que si les outils sont encore à l’usinage, les restructurations déroulent leur plan macabre, vaille que vaille, dans une obstination inébranlable de la Direction Générale.
Cela nous amène d’abord à penser à toutes les équipes pressurées pour tenir des calendriers irréalistes, alors même que les moyens humains et matériels sont notoirement insuffisants. Nul doute que ces mois de tension ne feront qu’ajouter au malaise répandu dans l’établissement, maintes fois signalé (voir les CHSCT) et pointé du doigt par le sénateur Capo-Canellas, auteur du rapport récemment publié.
Disons-le clairement : il ne s’agit pas là de l’échec de celles et ceux qui font, mais bien de celles et ceux qui décident hors sol, en ignorant les remontées du terrain comme les alertes des représentants du personnel. Bricolage permanent, improvisation « agile », déni des réalités, … une véritable fuite en avant de nos dirigeants, en attendant qu’ils désertent le terrain, à coup de promotion ou de départ en retraite (et il faudrait en plus les saluer pour l’ensemble de leur œuvre !).
La chose vaut d’ailleurs bien au-delà des projets. C’est à un vaste chambardement tous azimuts qu’on assiste dans l’établissement, cumulant les dysfonctionnements dans bien des domaines, et usant toujours un peu plus les agents qui rament pour maintenir le bateau à flot.
On pourra toujours procéder à des audits pour tenter de justifier ces défaillances par des raisons externes parfois faciles (merci Covid), voire chercher à désigner tel ou tel bouc émissaire dans les équipes projet. Il devient pourtant difficile de ne pas voir la poutre : à l’évidence, l’établissement paye le manque d’effectifs qu’on lui impose depuis des années, mais aussi l’acharnement de la DG et de ses mandants gouvernementaux à imposer des bouleversements destructeurs. Quoiqu’il en coûte.
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